L’Est

LonsvikLa région Est de l’Islande est à l’opposé géographique de sa capitale dynamique, Reykjavik. Elle est composée de deux régions bien distinctes : le nord-est, composé de nombreux fjords fertiles et relativement fortement peuplés, et le sud-est, composé principalement de glaciers et des plaines de graviers stériles et désertiques.

Le nord-est regroupe à lui seul environ ¼ des côtes du pays, puisqu’il est découpé en de nombreux fjords ponctués presque à chaque fois d’un village de taille plus ou moins importante. La route n°1 passe à l’intérieur des terres au nord, et serpente plus au sud pour longer plusieurs fjords, la rendant ainsi très longue sur cette portion.

Le nord-est est composé de vastes plaines agricoles, même si l’agriculture y est en déclin par rapport à la pêche. Celle-ci était dominée jusqu’à la fin du XIXème siècle par les entreprises de pêche norvégiennes – avec notamment Mjóifjörður, la plus importante station de pêche à la baleine de l’époque – et reste actuellement importante dans la région. La région étant géographiquement la plus proche de l’Europe continentale, elle a historiquement été un point d’entrée capital d’hommes et de biens dans le pays. Les premiers colons romains, arrivés avant même les Vikings, auraient vécu dans la région puisque l’on a retrouvé des pièces romaines datant du Ier siècle avant Jésus Christ. Des colons Irlandais leur auraient succédé, suivis pas les premiers colons norvégiens, Ingolfur Arnarson et Hjorleifur Hrodmarsson, qui se seraient installés à l’est lors de leur mission de reconnaissance vers 870. Actuellement, Seydisfjordur est le principal port marchand assurant des liaisons à l’international, notamment vers le Danemark. La plus grande usine d’aluminium d’Islande a ouvert ses portes dans la région depuis 2008, développant une nouvelle activité économique fortement polémique puisqu’elle se fait aux dépends de la protection des espaces naturels des hauts plateaux.

LitlanesfossSitués loin de la dorsale atlantique, les fjords du nord-est sont constitués de roches volcaniques relativement vieilles, mais l’activité géothermale y reste forte. C’est également la région où l’on trouve la plus grande forêt (replantée) d’Islande, ainsi que des troupeaux de rennes sauvages, introduits au XVIIIème siècle mais dont l’élevage ne s’est jamais réellement développé dans la région. Ils sont visibles près des côtes en hiver et dans les hauts plateaux, notamment autour de Snæfell, en été. Dépourvus de prédateurs naturels, ils font l’objet de campagnes de chasse très réglementées.

Le nord-est est également le territoire des mythes et des légendes, puisque l’on trouverait dans le lac Lagarfljót un monstre marin légendaire, et que les « peuples cachés » et elfes habiteraient les falaises près de Borgarfjörður.

Le sud-est est largement dominé par la calotte du Vatnajökull, plus grand glacier d’Europe, et par les « sandurs », déserts de graviers s’étendant des hauts plateaux ou de la calotte glaciaire du Vatnajökull jusqu’à l’océan. Ces déserts sont creusés par d’énormes rivières glaciaires au cours constamment changeant, rendant toute construction – maison, route ou pont – extrêmement vulnérable. Dans cette plaine stérile aux paysages lunaires, on ne trouve quasiment pas d’agriculture et très peu d’habitations.

A voir à l’Est, du nord au sud :

  • Le Musée de l’émigration d’Islande de l’Est à Vopnafjörður, relatant l’histoire des habitants de la région ayant émigré en masse, vers les États-Unis notamment, suite à l’éruption catastrophique d’Askja en 1875 ;
  • Stórurð, une zone où des « rochers géants » sont échoués dans le lit d’une rivière glaciaire aux eaux turquoise. Situé à l’ouest de la montagne Dyrfjöll (1136m), à 2h30 de marche à l’est de la route n°94 en direction de Bakkagerði ;
  • Álfaborg, la forteresse de la Reine des elfes constituée de falaises de basalte se jetant directement dans l’océan. Les falaises constituent un site protégé, et s’il est interdit d’en ramasser les pierres incrustées de rhyolite, il est possible de les acheter à Bakkagerði, situé à quelques centaines de mètres, au bout de la route n°94 ;
  • Víknaslóðir est une région traversée par de nombreux treks balisés et faciles, avec notamment des trails de 5 et 10 jours permettant de traverser plusieurs fjords avec des montagnes multicolores, des plages de sable noir et de nombreuses criques. Des cartes sont disponibles à Bakkagerði, point de départ des trails ;
  • Hvítserkur (à ne pas confondre avec Hvítserkur, formation basaltique au nord-ouest) est une montagne particulière car constituée d’ignimbrite, roches très claires et tranchantes. Situé sur la route n°953 ;
  • Fardagafoss, une jolie cascade sur la route de Seyðisfjörður, à 5km d’Egilsstaðir. Il est possible d’observer derrière la cascade une grotte dans laquelle un pot en or serait caché ;
  • Seyðisfjörður est le port d’arrivée du ferry arrivant hebdomadairement du Danemark, à environ 25km d’Egilsstaðir, et l’on y trouve plusieurs maisons norvégiennes typiques ;
  • Egilsstaðir est la capitale de la région. Elle est à quelques kilomètres de Hallormsstaðaskógur, la plus grande forêt d’Islande et site protégé depuis 1905, située sur la côte est du lac Lagarfljót et traversée par plusieurs sentiers de randonnée ;
  • Lagarfljót est le 3ème plus grand lac d’Islande. Il est très long (140km) mais également très étroit (1-2km) et hébergerait le monstre marin Lagarfljótsormurinn ;
  • Hengifoss est la seconde plus haute cascade d’Islande avec ses 128m de haut. Elle se jette dans un cirque de colonnes de basalte et un court sentier de randonnée y mène depuis la route n°931 ;
  • Le barrage controversé de Kárahnjúkar, le plus grand d’Europe et l’un des plus grands du monde avec ses 193m de haut et 730m de large. Mis en service depuis 2008, il fait partie d’une série de 3 barrages et 5 réservoirs installés sur la rivière Jökulsá, et sert principalement à alimenter une usine d’aluminium installée dans la région. Il est possible de visiter la station hydroélectrique située au cœur du barrage, à environ 60km d’Egilsstaðir par la piste 910. Il est également possible de voir les impressionnants canyons Hafrahvammagljúfur et Dimmugljúfur, en aval du barrage, désormais presque à sec ;
  • Le Musée des Français en Islande de Fáskrúðsfjörður. Il retrace l’histoire des français venus en campagne de pêche sur la côte est de l’Islande tout au long du XIXème siècle et jusqu’à la Première guerre mondiale. Leur influence dans la région a en effet été importante puisqu’ils avaient notamment construit un hôpital et un cimetière français ;
  • Sandfell (743m), montagne composée en son sommet d’une couche de 600m de large de laccolithe. Le sommet est accessible en 2h-3h de marche depuis la route n°96, au sud de Fáskrúðsfjörður ;
  • Saxa, le « geyser marin», un phénomène naturel singulier : les vagues de l’océan viennent s’écraser dans un large cratère creusé dans la roche, provoquant régulièrement des « explosions » d’eau marine. Situé à la sortie de Lönd, après Fáskrúðsfjörður sur la route n°96 ;
  • La collection de roches de Petra, plus importante collection privée de roches ramassées en Islande. Elles sont exposées dans un jardin privé à Stöðvarfjörður ;
  • Flögufoss, une cascade de 60m de haut se jetant à travers un trou dans la roche. Elle est visible depuis la route n°966, à 10km au sud de Lönd ;
  • Papey, une petite île habitée jusqu’en 1966 et aujourd’hui peuplée principalement de phoques et d’oiseaux. L’île est accessible en ferry privé depuis Djúpivogur ;
  • Blábjörg, un ensemble de falaises d’ignimbrite servant de palais au Seigneur des elfes. Situé sur la côte nord de Berufjörður, sur la route n°1 ;
  • Kverkfjöll, un site surréaliste où la rencontre entre sources chaudes et glacier crée constamment de nouvelles grottes de glace. Le site est de plus situé entre deux langues du Vatnajökull: Dyngjujökull et Brúarjökull ;
  • Snæfell, plus haut sommet de la région (1833m) offrant une vue imprenable sur les hauts plateaux. C’est le début d’un trek mythique de 3 à 7 jours allant jusqu’à Lónsöræfi ou Hoffell et ponctué de refuges de montagne. Situé à l’est du Vatnajökull, c’est également la région que les rennes sauvages privilégient pour leurs quartiers d’été ;
  • Höfn, principale ville du sud-est, située à l’embouchure du seul estuaire navigable du pays et célèbre principalement pour sa pêche et sa qualité de capitale du homard. Elle est également un centre majeur pour toutes les excursions sur le glacier Vatnajökull.

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